<200>possède, et qu'elle semble ignorer, de pouvoir lui donner des marques de mon admiration, et de lui offrir des hommages d'autant plus sincères, qu'ils sont une suite de la haute considération et de tous les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.
131. A LA MÊME.
20 juillet 1770.
Madame ma sœur,
M. de Witzleben m'a rendu la lettre dont Votre Altesse Royale a eu la bonté de le charger. Que pouvait-il m'arriver de plus agréable, madame, que de me savoir encore conservé dans votre précieux souvenir? J'envie à M. de Witzleben le bonheur dont il a joui de vous voir, de vous entendre, et de vous offrir ses hommages. J'ai été pendant ce temps par voies et par chemins, mais ne jouissant de beaucoup près d'un sort aussi favorable; j'ai cependant eu la consolation de m'entretenir avec la landgrave de Darmstadt,a la grande princesse que nous honorons et révérons également. Elle vous est certainement bien attachée, madame, et V. A. R. peut compter qu'elle a en nous deux cœurs qui lui sont inviolablement attachés. D'ailleurs, madame, nous attendons ici l'apparition d'un marmot quelconque, qui nous lanterne depuis près de six semaines;a il faut qu'il ne soit guère empressé de voir le jour, et je commence à croire qu'il faudra user de quelque sortilége pour le forcer de quitter l'obscurité où il semble se complaire.
J'aime encore mieux entretenir V. A. R. de la postérité que nous attendons que de lui faire mes complaintes sur l'inclémence du plus abominable été que j'aie vu de mes jours; je suppose bien que, lorsqu'il pleut ici, il ne fait pas trop sec en Saxe, et je plains V. A. R. de ce quelle ne pourra profiter ni des agréments de Pill-
a Voyez t. XX, p. 205.
a Frédéric-Guillaume III, roi de Prusse, naquit le 3 août 1770.