<230>en un seul, l'univers le nomme, l'admire, le respecte, l'adore; je n'ai plus que l'avantage d'éprouver plus vivement et plus intimement des sentiments qui me sont communs avec le monde entier.
Recevez, Sire, avec les assurances de ces sentiments, les expressions de ma vive joie sur la naissance du neveu dont madame la princesse Ferdinand vient d'augmenter si heureusement votre maison.a S'il ressemble un jour à V. M., et qu'elle en soit le témoin, mes vœux seront accomplis. Veuillez agréer les protestations de la plus haute estime avec laquelle je suis à jamais, etc.
154. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Berlin, 24 décembre 1771.
Madame ma sœur,
Je commence par faire mille excuses à Votre Altesse Royale de n'avoir pas pu lui répondre plus tôt. Ce qui doit me légitimer envers une princesse qui connaît aussi bien que vous, madame, les devoirs de l'amitié, c'est que j'ai été occupé, ce temps, à recevoir une sœurb qui vient se consoler dans le sein de sa famille de la perte d'un époux chéri dont le souvenir l'attriste et l'afflige. Je me glorifierais de ma goutte, loin de m'en plaindre, si elle avait pu donner lieu à V. A. R. de se souvenir du plus sincère et du plus zélé de ses adorateurs. Quels maux et quelles infirmités ne doivent être soulagés et disparaître, lorsqu'une grande princesse daigne les consoler, y prendre part avec tant de bonté, et ajouter des choses si flatteuses pour le patient, capables de le ressusciter, eût-il été enterré! Au même temps, madame, que je ressens tout le prix de votre indulgence, mon amour-propre n'est pas assez aveuglé pour m'attribuer ce qui ne me convient
a Le prince Frédéric-Chrétien-Henri-Louis, né le 11 novembre 1771, mourut le 8 octobre 1790.
b La reine de Suède. Voyez t. XIII, p. 86.