<401>différents détails où j'aurais pu entrer à ce sujet, quelques-uns, ce me semble, sont assez connus, comme ce qui regarde leur doctrine, leur institut, leur politique, leurs écrivains; quelques autres auraient été dangereux à développer, par exemple, les ressorts secrets qui ont accéléré la destruction de cette société dangereuse. Je n'ai donc pas cru, Sire, devoir m'étendre sur les détails de la première espèce, et j'ai été forcé de passer légèrement sur les autres, en me bornant à les indiquer aux lecteurs qui, comme V. M., savent entendre à demi-mot. Il m'a paru plus utile, surtout pour le bien de la France, de faire ce que personne n'avait encore osé, de rendre également odieux et ridicules les deux partis, et surtout les jansénistes, que la destruction des jésuites avait déjà rendus insolents, et qu'elle rendrait dangereux, si la raison ne se pressait de les remettre à leur place.
On m'assure que V. M. se porte bien, que les eaux lui ont parfaitement réussi, et que, tandis qu'elle croyait ne philosopher qu'avec Thalès, Hippocrate était de la conversation, pour le bien de vos sujets. Le rétablissement de votre santé, Sire, me console du dépérissement de la mienne; un héros, un roi philosophe est bien plus nécessaire au monde que moi. Puisse-t-il au moins m'être permis par ma frêle et languissante machine d'aller encore une fois mettre aux pieds de V. M. les sentiments que je lui dois, que ses vertus, ses grandes actions et ses bienfaits ont gravés dans mon cœur, et qui ne finiront qu'avec ma vie!
Je suis avec le plus profond respect, etc.
27. A D'ALEMBERT.
23 novembre 1765.
Je vois par votre lettre que votre esprit est aussi malade que votre corps, ce qui cause une double souffrance. Je ne me mêle de guérir ni l'un ni l'autre, parce que les géomètres ont un tem-