<407>Je suis avec le plus profond respect, et avec tous les sentiments de reconnaissance et d'attachement inviolable que je conserverai jusqu'au tombeau, etc.
P. S. Je reçois, Sire, en ce moment, une lettre de M. Bitaubé,a qui me paraît pénétré de reconnaissance des bontés de V. M., et bien résolu de faire tous ses efforts pour les mériter de plus en plus.
31. A D'ALEMBERT.
Le 26 juillet 1766.
Le sieur de la Grange doit arriver à Berlin; il a obtenu le congé qu'il sollicitait, et je dois à vos soins et à votre recommandation d'avoir remplacé dans mon Académie un géomètre borgne par un géomètre qui a ses deux yeux, ce qui plaira surtout fort à la classe des anatomistes. La modestie avec laquelle vous vous comparez au sieur de la Grange élève votre mérite au lieu de le rabaisser, et ne me fera pas prendre le change sur ma façon de penser et sur l'estime que j'ai pour vous. Notre Académie est assez fournie à présent de sujets. Nous avons le sieur Castillon et son fils, qui observent le ciel. On fait des réparations au bâtiment de l'Académie, de même qu'à son observatoire. M. Euler, qui aime à la folie la grande et la petite Ourse, s'est approché du nord pour les observer plus à son aise. Un vaisseau qui portait ses x, z, et son kk, a fait naufrage; tout a été perdu, et c'est dommage, parce qu'il y aurait eu de quoi remplir six volumes in-folio de mémoires chiffrés d'un bout à l'autre, et l'Europe sera vraisemblablement privée de l'agréable amusement que cette lecture lui aurait donné. Tandis que M. Euler tire vers le nord, mon neveu voyage vers le sud;a il trouve que la nation française est la plus civile et la plus galante de l'Europe; et, pour vous par-
a Voyez t. XXIII, p. 463.
a Voyez t. XXIII, p. 114.