<41>votre indulgence ordinaire, en faveur de la haute estime et de la considération avec laquelle je suis,
Madame ma sœur,
de Votre Altesse Royale
le très-dévoué frère et serviteur,
Federic.
3. A LA MÊME.
Sans-Souci, 26 juillet 1763.
Madame ma cousine,
Je devrais m'adresser à la gouvernante de Votre Altesse Royale comme à la digne protectrice des jambons, oies et cervelas, pour la charger de vous présenter, madame, ces jambons de neige si longtemps attendus, et qui peut-être ne mériteront pas l'approbation de V. A. R. Je suis bien honteux de cette chétive offrande, tandis que j'ai le cœur touché et les sens enchantés des dons que vous avez daigné me faire. Mais V. A. R. doit s'attendre qu'elle ne trouvera personne capable de troquer contre elle des ouvrages comme ceux que je tiens de ses bontés. Metastasio lui fera des vers, Hasse de la musique; ni l'un ni l'autre ne pourront cependant lui présenter une pièce dont ils aient fait le poëme et la mélodie en même temps. Il vous était réservé, madame, de joindre tant de talents aux grandes vertus qui vous font admirer de vos sujets. Il ne me reste que de vous admirer comme eux, et me faire votre commissionnaire de jambons, pour ne vous pas être tout à fait inutile.
J'apprends avec plaisir que l'insertion de la petite vérole a bien réussi, madame, dans votre famille, et je vous en fais de sincères félicitations. Le parlement de Paris vient de donner un arrêt contre cet usage; tant les anciens préjugés de l'ignorance sont difficiles à détruire, et tant il faut de temps aux hommes