<415>joie que j'en aurai. Cet héritier, Sire, si la destinée vous l'accorde, n'aura pas besoin d'aller chercher bien loin de grands exemples; il les trouvera près de lui, il lira la vie de son grand-oncle, et désespérera de l'égaler.
Je suis avec le plus profond respect, etc.
36. DU MÊME.
Paris, 6 février 1767.
Sire,
Votre Majesté me rend, je crois, assez de justice pour être persuadée que je ne prendrais jamais la liberté de lui parler d'autres affaires que de celles qui peuvent intéresser les sciences et la littérature; cependant je n'ai pu refuser à M. le prince de Salm, qui m'honore de ses bontés, de faire parvenir à V. M. cette lettre de sa part. Vous jugerez, Sire, si la demande qu'il fait à V. M. est juste, et si elle doit lui accorder son appui en cette occasion; tout ce que je me permettrai de dire, c'est que M. le prince de Salm me paraît digne des bontés de V. M. par ses qualités personnelles et par les sentiments de respect et d'admiration dont je l'ai toujours vu pénétré pour le héros de ce siècle; il joint à ces sentiments celui d'une éternelle reconnaissance pour les bontés dont V. M. l'a déjà honoré.
Je reçois de temps en temps, comme V. M., d'assez violents mémoires contre ...; si cela continue, elle sera bientôt plus digne de pitié que de haine, car on l'écorche sans miséricorde. Ce qu'il y a de plaisant, c'est que l'auteur de ces mémoires, à chaque coup d'étrivières qu'il donne à la pauvre ..., a peur, dès que le coup est lâché, que la justice ne le lui rende au centuple, et passe sa vie, comme saint Pierre, à renier et à se repentir.a
a Il s'agit probablement ici des pièces contre l'infâme dont Frédéric parle au commencement de sa lettre à Voltaire, du 16 janvier 1767, t. XXIII, p. 135.