<465>où les Schoinsa placent la vallée de Josaphat, ni le chemin qui peut y conduire, ni le langage qu'on y parle. Il est plus sûr de vous voir ici avec tous mes sens, et de pouvoir vous assurer de vive voix combien je vous estime. Sur ce, etc.
P. S. Je vous envoie un Prologue de comédiea que j'ai composé à la hâte pour en régaler l'électrice de Saxe, qui m'a rendu visite.
64. DE D'ALEMBERT.
Paris, 1er décembre 1769.
Sire,
Je crois Votre Majesté fort occupée, dans ce moment de fermentation violente dont le nord de l'Europe est agité; je crains toujours de l'importuner par des lettres inutiles, mais je ne puis me refuser la satisfaction de lui témoigner toute la part que je prends à la joie qu'a dû lui donner la naissance d'un nouveau princeb dans son auguste et illustre maison. J'espère que Son Altesse Royale madame la Princesse de Prusse lui donnera bientôt un nouveau sujet de satisfaction par une naissance semblable. J'ai eu l'honneur, il y a quelque temps, de remercier V. M. par une assez et trop longue lettre des éclaircissements qu'elle a bien voulu me donner. Si j'osais prendre cette liberté, je lui demanderais ce qu'elle augure de la présente guerre, et du sort de la Pologne, dont le souverain me paraît être le Saint-Esprit des rois. Voltaire ne me paraît pas fâché que les affaires des Turcs aillent mal; il prétend que s'ils ne sont pas convertisseurs, ni persécuteurs, ils sont abrutisseurs. Pour moi, quand il arrive
a La copie de cette lettre que nous devons à la direction des Archives de Darmstadt porte très-distinctement Schoins, mot dont le sens nous est absolument inconnu.
a Voyez t. XIII, p. 24-27, et t. XXIII, p. 163.
b Frédéric-Henri-Emile-Charles, fils du prince Auguste-Ferdinand de Prusse, né le 21 octobre 1769, et mort le 9 décembre 1773.