<555>vrais et si sûrs, et de mériter par là les bontés dont V. M. m'a honoré.
Je viens maintenant, Sire, aux deux papiers ci-joints. Le premier, qui a pour titre : Histoire de madame Maldack,a sont les anecdotes vraies ou fausses que j'ai pu recueillir sur la prétendue veuve du czarowitz. Je crois sans peine que toute cette histoire est une imposture; mais V. M. ne sera peut-être pas fâchée de savoir ce qu'on a débité en France à ce sujet, pendant la vie et depuis la mort de cette femme. Ce mémoire m'a été donné par quelqu'un qui avait une maison de campagne dans le village où cette femme faisait son séjour; et peut-être la cour de Brunswic, qui avait la bonté de lui faire une petite pension, et la cour de Russie, seraient-elles un peu étonnées de l'histoire et des propos de cette aventurière.
L'autre mémoire, qui a pour titre : Article destiné à la gazette du Bas-Rhin, intéresse, Sire, une famille honnête et estimable à tous égards, dont je suis l'ami depuis longtemps. Il a plu à celui qui fait cette gazette à Clèves, dans les États de V. M., à ce corneur qui suit la Renommée, comme V. M. l'appelle très-plaisamment (bien entendu que ce corneur n'a qu'un cornet à bouquin), il a donc plu à ce folliculaire d'insérer dans son no 88 un article injurieux à cette famille, à l'occasion de la mort d'un parent, homme de mérite, qu'elle vient de perdre. Cette famille, Sire, implore les bontés de V. M., non pour faire punir ce malheureux, auquel elle pardonne, mais pour lui faire envoyer la rétractation ci-jointe, avec ordre de l'insérer au plus tôt dans sa gazette, sans y changer un seul mot, et avec défense de parler désormais ni en bien ni en mal de cette famille et de ce qui lui appartient. Comme elle sait les bontés dont V. M. m'honore, elle m'a prié de faire parvenir ses prières aux pieds de V. M., et je m'en acquitte, Sire, avec d'autant plus d'empressement et de zèle, que je mets le plus vif intérêt à l'obliger. Je supplie donc très-humblement V. M., et avec la plus grande instance, de vouloir bien donner ses ordres pour la satisfaction de cette honnête et respectable famille.
Il ne me reste que l'espace nécessaire pour prier V. M. de me
a Voyez ci-dessus, p. 610.