25. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Dresde, 18 juin 1764.
Sire,
En parlant d'un mystère de politique moderne, Votre Majesté me renvoie à un mystère du Vieux Testament, qui passe la raison humaine; j'entends, Sire, et me tais. Ce respectueux silence me convient bien plus encore qu'à V. M. Il ne me reste plus qu'à la remercier des bontés qu'elle me témoigne, et dont je suis pénétrée. Si vous voulez bien, Sire, les étendre sur toute la Saxe, sur mon fils et sur mes beaux-frères, rien ne manquera à ma satisfaction, et la plus vive reconnaissance se joindra aux sentiments de haute considération et d'admiration avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.
26. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Sans-Souci, 26 juin 1764.
Madame ma sœur,
Je conviens avec Votre Altesse Royale de l'incongruité de ma citation. Il est vrai que, hormis M. van Hoeya de défunte mémoire, les politiques modernes ne citent plus le Vieux Testament dans leurs négociations, ni dans leurs ouvrages. Mais, madame, le Dieu d'Israël a bien des imitateurs parmi les puissances de ce monde, qui font des choix par les conseils d'une prédilection secrète et déterminée, quoique insondables à la pénétration des mortels. Voilà le seul côté qui peut excuser les noms de MM. les patriarches que j'ai fait entrer dans ma lettre. Je prie d'ailleurs V. A. R. d'être assurée que, pour mon personnel, je suis le
a Ambassadeur des Provinces-Unies en France et en Angleterre.