<117>fait pour elle, de la gloire dont elle continue à se couvrir, de l'exemple qu'elle donne aux autres souverains, et de toutes les qualités sublimes qu'elle a déployées depuis six mois comme négociateur, comme guerrier et comme roi. Puissiez-vous donner encore longtemps de pareilles leçons aux Césars d'aujourd'hui!

Je suis avec la plus profonde et la plus tendre vénération, etc.

202. DU MÊME.

Paris, 9 octobre 1778.



Sire,

J'ai reçu avec la plus vive reconnaissance, et pour la mémoire de mon illustre ami, et pour l'honneur des lettres, les expressions si douces et si consolantes des sentiments de V. M. pour ce grand homme, et de son amour pour les talents et le génie. Je voudrais pouvoir faire lire à toute l'Europe littéraire ce que V. M. me fait l'honneur de m'écrire à ce sujet, et qui est si propre à encourager et à consoler ceux qui cherchent comme elle, quoique avec des talents bien inférieurs, à adoucir par la méditation et par l'étude les maux de la vie, les infirmités de la nature humaine, les traverses causées par la persécution et la calomnie. J'attends avec la plus vive impatience le monument immortel que V. M. se propose d'ériger à la gloire de celui que nous pleurons. L'Académie française vient de lui rendre des honneurs qu'elle n'avait encore rendus à personne. Sur la proposition que je lui en ai faite, et qui a été acceptée de tous mes confrères avec acclamation, elle a proposé l'éloge de M. de Voltaire pour le sujet du prix de poésie qu'elle doit donner l'année prochaine; pour rendre ce prix plus considérable, j'ai prié l'Académie d'accepter une somme de six cents livres, qui doublera le prix, et qui est pour moi le denier de la veuve; et j'ai, de plus, donné à l'Académie le buste très-beau et très-ressemblant de M. de Voltaire, le seul que nous ayons encore dans notre salle d'assemblée. Ce buste, à