<135>sophe de Sans-Souci.a Vous n'en serez pas reçu avec moins d'empressement, charmé de pouvoir vous marquer mon estime.

Sur ce, etc.

212. DE D'ALEMBERT.

Paris, 27 décembre 1779.



Sire,

Je commence, comme je le dois, cette lettre et la réponse que je dois à V. M. par l'objet qui m'intéresse le plus vivement, par les vœux ardents que je fais pour elle, pour sa gloire, pour son bonheur, pour sa conservation et pour une santé si précieuse à ses peuples, à l'Europe dont elle assure le repos, et, si j'ose me nommer, à moi, qui lui suis depuis plus de trente ans si respectueusement et si tendrement attaché. V. M. achève actuellement la quarantième année du plus beau règne dont l'histoire fasse mention. Puissiez-vous, Sire, en régner quarante autres encore! puissiez-vous entendre longtemps les bénédictions dont l'Allemagne comble V. M., et les expressions si vives de l'admiration que vous inspirez à toute l'Europe! J'avais appris déjà par les nouvelles publiques l'accès de goutte que V. M. a souffert, et je voudrais que les mêmes eussent appris à l'Europe et à ses rois ce que j'ai su par M. le baron de Grimm, que V. M., ne pouvant écrire de la main droite, avait pris le parti d'écrire de la gauche, afin que ses affaires n'en souffrissent pas. Quelle respectable activité, Sire, et qu'elle est digne d'admiration quand elle a, comme la vôtre, le bien de ses sujets pour unique objet! M. de la Haye de Launay,a qui est ici, et qui vient quelquefois chez moi à des heures où j'y rassemble une société choisie d'admirateurs de V. M., nous


a Voyez t. XVIII, p. 166 et 176; t. XIX, p. 105 et 425; et t. XXIII, p. 155, 289, 298, 331, 407 et 453.

a Voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse, eine Lebensgeschichte, t. III, p. 12 et suivantes. Voyez aussi t. VI, p. 85 et 86; t. XIX, p. 446 et 447; et t. XXIV, p. 359 et 360 de notre édition.