<205>rents emplois dont elle pourrait le charger. Il a professé à Varsovie l'histoire et le droit public, et n'a quitté cette place que par des raisons de santé, et avec les attestations les plus avantageuses et les plus authentiques, que j'ai vues et lues, de sa capacité et de sa bonne conduite. MM. Bitaubé et Thiébault, qui le connaissent tous deux, ainsi que l'imprimeur Decker et plusieurs autres personnes, pourront rendre témoignage de lui à V. M., si elle juge à propos de les interroger à ce sujet. M. Bernoulli fait de lui une longue et honorable mention dans le volume de ses voyages où il parle de la Pologne. Si, d'après ces différents renseignements, V. M. croit pouvoir employer M. Dubois, je la prie de me donner ses ordres à ce sujet, pour son voyage.
V. M. est sans doute déjà informée que notre reine est accouchée d'un prince le 22 de ce mois.a
Je suis avec le plus profond respect et la plus vive reconnaissance, etc.
245. A D'ALEMBERT.
Le 10 novembre 1781.
J'ai été étonné du style de votre jeune écolier, et je crois qu'il fera fortune en France, si avec le temps il perfectionne son talent pour la flatterie, le plus nécessaire pour réussir à la cour. César se laissa encenser par Cicéron et tant d'autres; Auguste avalait à pleine gorge l'encens que Virgile, Ovide et Horace lui distribuaient à pleine mesure; Léon X préférait les flatteurs aux apôtres; et votre Louis XIV recevait avidement les éloges que lui distribuait son Académie, et s'il aimait les opéras, c'était pour les prologues. Alexandre, occupé à son expédition contre Porus, excédé de fatigue, s'écria : « O Athéniens! vous ne savez pas ce qu'il m'en coûte pour être loué devons. »b Pour moi, qui ne suis pas fait pour me trouver en rang d'oignon avec ces dieux de la terre, je
a Louis-Joseph-Xavier-François, mort le 4 juin 1789.
b Plutarque, Vie d'Alexandre, chap. LX. Voyez notre t. IX, p. 270.