<25>problème à vos équations algébriques, qui sans doute pourront le résoudre.b

Deux de vos jeunes Français ont été en Silésie, M. de Laval-Montmorency et M. de Clermont-Gallerande; je les ai chargés tous deux de vous faire mille compliments de ma part. Ce sont des gens aimables. Clermont a de l'esprit, et je crois même quelques connaissances; par discrétion je n'ai pas voulu sonder ses profondeurs. Mais, mon cher d'Alembert, si vous n'avez pas pu venir chez nous cette année, cela ne se pourra-t-il pas dans la prochaine? Savez-vous bien que je suis vieux, et que si je ne vous revois pas dans ce monde-ci, je vous donnerai rendez-vous à pure perte dans la vallée de Josaphat? Croyez-moi, il n'y a pas de temps à perdre; faisons ce que nous voulons exécuter, tant que nous en sommes les maîtres, ou cela ne se fera jamais. Je ne puis aller en France; mais avec un congé vous pouvez vous rendre ici, sans que vos Académies aient à s'en plaindre. Combien de secrétaires perpétuels ont fait des absences! Et je crois l'air de ce pays très-convenable à votre santé. Que je vous voie avant de mourir, et que je puisse encore vous assurer de mon estime, voilà mes souhaits. Sur ce, etc.

162. DE D'ALEMBERT.

Paris, 15 septembre 1775.



Sire,

J'ai eu l'honneur d'écrire il y a quelque temps à Votre Majesté une lettre particulière en faveur de M. d'Étallonde Morival, pour remercier V. M., au nom de l'humanité et de la justice, de ce qu'elle veut bien faire pour ce jeune homme, qui en est vraiment digne par son honnêteté, sa douceur, son application, et son zèle pour votre service. Tous ceux qui ont vu cet officier n'ont qu'une voix sur son éloge, et regardent comme une des plus


b L. c., p. 428.