<27>son jeu fatigant et monotone. Je voudrais que V. M. eût vu jouer mademoiselle Clairon. Elle n'avait pas ce défaut, et je suis presque assuré, Sire, qu'elle vous aurait plu bien davantage.
J'ai fait mettre il y a quelques jours au carrosse de Strasbourg un exemplaire destiné à V. M. du catalogue de feu M. Mariette, amateur très-curieux et très-éclairé, qui avait la plus superbe collection de dessins et d'estampes. La vente commencera dans deux mois; et peutêtre V. M, voudra-t-elle y faire quelques acquisitions. C'est ce qui a engagé les héritiers à me prier de vous faire parvenir cet ample et curieux catalogue.
M. Tassaert doit être à présent en pleine fonction au service de V. M,, et je me flatte qu'elle sera contente de son travail et de sa conduite.
Il ne me reste, Sire, en finissant cette lettre, qu'à renouveler mes vœux pour la conservation de V. M., pour son bonheur et pour sa gloire; qu'à souhaiter qu'elle puisse faire goûter à ses peuples, et par contre-coup à l'Europe, les fruits d'une paix douce et durable, qu'elle continue longtemps à protéger les sciences, les arts, les lettres et la philosophie, et qu'elle contribue toujours elle-même à leurs progrès par des écrits pleins de lumière, de grâce et de force. Ne pouvant plus, Sire, vous suivre même de loin dans cette carrière, je vous suivrai du moins des yeux, et j'applaudirai à vos brillants succès.
Je suis avec le plus profond respect et la plus vive reconnaissance, etc.
163. DU MÊME.
Paris, 3 octobre 1775.
Sire,
Il n'y a que très-peu de temps que j'ai eu l'honneur d'écrire à Votre Majesté; et ce que je crains le plus, c'est de l'importuner par des lettres trop fréquentes, qui lui déroberaient un temps si précieux pour elle. Mais la lettre pleine de bonté que je viens d'en rece-