II. LETTRE DE MAUPERTUIS A L'ABBÉ DE PRADES. MAUPERTUIS A L'ABBÉ DE PRADES.a
Paris, 25 mai 1753.
J'ai vu hier et avant-hier d'Alembert; et comme le Roi me l'a ordonné, et que je crois que ce serait la meilleure acquisition que S. M. pût faire, je n'ai rien oublié de tout ce que j'ai cru de plus propre à lui donner l'envie de venir à Berlin; mais c'est une terrible chose que d'avoir à tenter un philosophe de cette trempe, qui fait des honneurs et des richesses le cas qu'ils méritent. Je ne perds pourtant point absolument l'espérance; et comme il est bien plus sensible aux vertus et aux qualités personnelles qu'il peut trouver dans notre monarque qu'aux autres avantages que S. M. lui peut procurer, je me flatte que personne n'est plus capable que moi de lui faire sentir toute la force de ce motif. Je crois l'avoir ébranlé, sans cependant oser encore rien me promettre.
III. LETTRES DE D'ALEMBERT A L'ABBÉ DE PRADES.
1. D'ALEMBERT A L'ABBÉ DE PRADES.a
Paris, 2 septembre (1755).
J'appris hier, mon cher abbé, par M. de Knyphausenb que je n'avais point vu depuis mon retour, que vous vous plaigniez de mon silence.
a Maupertuis s'était rendu de Berlin à Paris en 1753. Cette lettre est copiée sur l'autographe conservé aux Archives royales, parmi les papiers de l'abbé de Prades.
a Cette lettre et la suivante proviennent de la même source que la précédente.
b Voyez t. XX, p. 57.