<324>pourrai vous voir encore le même jour, et en attendant, je prie Dieu qu'il vous ait, monsieur le comte de Mirabeau, en sa sainte et digne garde.

AU COMTE DE GOERTZ.

Potsdam, 23 janvier 1786.

J'ai très-bien reçu, par votre lettre d'hier, le paquet de livres que le comte de Mirabeau vous a prié de me faire passer. Vous m'obligerez de l'en remercier affectueusement de ma part. Je serais, je l'avoue, très-curieux de savoir par quel heureux hasard ce voyageur a poussé jusqu'ici, et vous me feriez plaisir de me le dire. Sur ce, je prie Dieu, etc.

3. DU COMTE DE MIRABEAU.

Berlin, 26 janvier 1786.



Sire,

Je craindrais plus encore de paraître coupable envers Votre Majesté d'un manque de bonne foi que de commettre une indiscrétion qui ne nuisît qu'à moi.

Quand V. M. m'a fait l'honneur de me demander hier si j'allais à Saint-Pétersbourg, j'ai répondu que mon dessein n'était pas d'y aller encore. J'avais un et même deux témoins, et mes circonstances personnelles exigent que ma marche ne soit pas ébruitée.

Maintenant que je parle à V. M. seule, j'aurai l'honneur de lui dire que, bien mal récompensé des véritablement grands services que j'ai rendus, en France, au département des finances, compromis dans ma sûreté, et presque dans ma réputation, par le ministre actuel, parce que je n'ai voulu ni me mêler de son der-