<4>bylone, la hiérarchie et toutes les superstitions qui en dépendent;b ce serait un bien pour l'humanité que d'en délivrer les hommes. Mais ni vous ni moi ne verrons cet heureux jour; il faut des siècles pour l'amener, et peut-être qu'alors une nouvelle superstition remplacera l'ancienne; car je suis persuadé que le penchant à la superstition est né avec l'homme.
Vous aurez ce portrait, qui ne vaut pas certainement la peine de vous être envoyé, et dont la matière fait tout le prix. Je crains avec raison que la philosophie protectrice de l'innocence n'échoue contre vos présidents à mortier, hérissés de formalités, et trop opiniâtrement attachés à leurs anciennes décisions pour se prêter à en modifier la rigueur. Ce pauvre Étallonde m'a la mine de demeurer déshérité pour n'avoir pas bien su faire la révérence à une mauvaise confiture qu'un prêtre promenait en cérémonie dans les rues d'Abbeville; il n'en est pas moins affreux que le sort des hommes dépende de telles niaiseries. Je vous souhaite, mon cher Anaxagoras, non seulement une bonne nouvelle année, mais encore toutes les prospérités que vous pouvez désirer vous-même, surtout la santé, sans laquelle le reste se réduit à zéro. Sur ce, etc.
150. DE D'ALEMBERT.
Paris, 7 février 1775.
Sire,
Je me prosterne aux pieds de Votre Majesté, et je n'ai point d'expressions pour lui témoigner ma vive et tendre reconnaissance. M. Tassaert vient de me remettre les superbes porce-
b Le Roi donne en quelque sorte ici la définition de ce qu'il nomme l'infâme dans ses poésies, dans ses facéties, et dans sa correspondance. Voyez t. XII, p. 128; t. XIII, p. 124 et 196; t. XIV, p. 83; t. XV, p. 23, 24, 23, 26 et 27; t. XIX, p. 72, 79, 80 et 443; t. XXIII, p. 50 et suivantes; et t. XXIV, p. 437 et suivantes.