<43>à V. M. Des gens de lettres ont entrepris de donner une édition de Froissait, historien du quatorzième siècle, dont on n'a jusqu'ici que de mauvaises éditions. On leur a dit qu'il y avait à Breslau un excellent manuscrit de cet historien;a peut-être leur sera-t-il nécessaire, et dans ce cas ils prendraient la liberté de prier V. M. de vouloir bien donner ses ordres pour qu'ils en eussent communication; ils osent se flatter de cette grâce de la part du protecteur et de l'ami le plus éclairé que les lettres aient encore eu sur le trône.
Je vois, par la réponse que V. M. veut bien me faire au sujet de M. Béguelin, qu'elle a cru que je lui parlais en faveur de M. Wéguelin, dont je connais d'ailleurs le mérite, mais qui n'est point l'objet des demandes que j'ai pris la liberté de faire à V. M. Celui que j'ai eu l'honneur de recommander à ses bontés est M. Béguelin, mathématicien et philosophe de son Académie, distingué dans l'un et dans l'autre genre par ses lumières et par ses écrits, et digne de la protection de V. M. par ses sentiments et par sa sage conduite.
V. M. me tranquillise beaucoup en m'assurant que les coups qui se frappent en Amérique ne viendront pas jusqu'en Europe, et surtout jusqu'en France. Mon refrain est celui de l'Évangile : Paix sur la terre aux hommes;a je n'ajoute pas même de bonne volonté, car je craindrais que la paix ne fût pour un trop petit nombre.
Je suis avec le plus profond respect et la plus tendre reconnaissance, etc.
a La bibliothèque Rehdiger, à Breslau, possède en effet le célèbre ouvrage de Jean Froissait, Les Chroniques de France, d'Angleterre, d'Ecosse, etc., quatre volumes grand in-folio, écrits sur parchemin, et ornés de belles miniatures.
a Saint Luc, chap. II, v. 14.