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14. AU MÊME.

(Berlin, 9 novembre 1743.)



Mon cher Rottembourg,

Vous faites fort bien de manœuvrer avec votre régiment; c'est le seul moyen de le mettre en ordre. Comme l'exercice continu d'une chose est absolument nécessaire pour entretenir l'usage d'une connaissance ou pour l'acquérir, il est indubitable que ces soins en temps de paix produiront le denier cinquante en temps de guerre, et que l'on s'en saura bien bon gré alors.

Mes chapons d'Italie viennent d'arriver;a on dit qu'ils sont d'un acabit admirable, et qu'ils feront tourner la tête à tout Berlin, tant ils chantent bien. Lani arrivera bien tard, s'il ne vous joint que le 15 de novembre. Comment aura-t-il le temps de faire les ballets?

Je ne sais ce que Voltaire fera ni dira de nous; mais je vous ai rapporté son fait tel que je l'ai ouï de sa bouche, quitte à essuyer quelques brocards.

Je suis fort fâché d'apprendre que vous ayez encore eu la colique; je crois que vous ne vous tenez pas assez chaudement; lorsque l'on a de pareils accidents, il faut fort se précautionner contre le froid, et c'est un soin essentiel.

Adieu, cher Rottembourg; je prie Dieu de vous avoir dans sa sainte et digne garde.

15. AU MÊME.

Berlin, 21 novembre 1743.

J'ai été bien aise de voir par votre lettre, que vous venez de m'écrire du 16 de ce mois, que vous avez fait un accord avec un


a Pasqualino Bruscolini, Felice Salimbeni, Antonio Romani, et la signora Venturini.