<533>me commander cent sarments de vigne, dont il peut être quarante de muscat et les autres des meilleures espèces.b

19. DU COMTE DE ROTTEMBOURG.

Paris, 10 avril 1744.



Sire,

J'ai reçu la lettre que Votre Majesté m'a fait la grâce de m'écrire du 30 mars, à son arrivée à Berlin; elle peut compter que je tâcherai d'y répondre aussitôt qu'il me sera possible, sans perdre de temps.

Je ne vous mande pas de nouvelles, voyant par les lettres de M. de Chambrier qu'il vous instruit de tout ce qu'il y a de nouveau, et que je ne veux pas le répéter.

Le comte de Saxe a été déclaré, il y a trois jours, maréchal de Fiance; mais il n'aura pas session à la connétablie, qui est le tribunal des maréchaux de France, où ils jugent tous les différends qui arrivent parmi la noblesse, à cause que ledit comte de Saxe n'est pas catholique; mais il aura d'ailleurs tous les honneurs militaires attachés à sa charge.

La France a pris un parti fort sage : c'est de mettre Ions les jeunes gens qui ne sont pas bien forts et robustes des régiments dans la milice; et on a choisi dans les milices les plus beaux hommes pour recruter les régiments. De cette façon, cela donnera le temps à ces jeunes gens de se former et de devenir assez robustes pour porter les armes l'année qui vient, s'il est nécessaire.

M. le comte de Saxe m'a dit, Sire, que M. d'Osten, qui est celui qui commande son régiment de uhlans, lui joue toutes sortes de tours, et qu'il n'est pas fidèle sur le compte d'argent. Je doute fort que ce régiment devienne jamais complet, du moins jamais en Tartares, comme en était le premier projet.

Je me suis donné toutes les peines du monde pour vous trou-


b De la main du Roi.