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AU FELD-MARECHAL JACQUES KEITH.

Breslau, 3 février 1758.



Mon cher maréchal,

Les Autrichiens ayant eu l'arrogance de faire frapper une médaille, sous les bustes de Leurs Majestés Impériales, à l'occasion de la bataille de Kolin, dont le revers fut aussi fier qu'insolent,a j'ai permis que, à l'occasion de la bataille de Lissa, on leur rendît le change par une médaille qu'on a frappée tout à fait à l'imitation de la susdite, et où il n'y a rien de changé que le mot de Lissa, avec la date du 5 décembre, outre mon buste, que l'on y a substitué. J'ai bien voulu vous envoyer ci-clos une pièce de cette médaille parodiée, que vous garderez de ma part, étant assez persuadé que vous ne regarderez pas ceci comme une chose motivée par arrogance de ma part, mais seulement pour rendre le paroli aux Autrichiens. J'y joins encore trois autres pièces en argent de cette médaille, dont vous ferez parvenir de ma part une au général-major de Finck, l'autre au général-major de Hülsen, et la troisième au général-major de Grabow. Et sur ce, etc.


a Sur le revers de cette médaille, gravée par A. Moll, à Vienne, on voit Minerve armée, assise, regardant à gauche et montrant du doigt une pyramide foudroyée; la légende porte : Frangit Deus Omne Superbum; dans l'exergue se trouvent les mots : Restaurata Felicitate Publica. MDCCLVII. XVIII. Jun :. La médaille que Frédéric fit exécuter à l'imitation de la précédente a été gravée par Georgi, à Berlin.