9. AU COMTE DE SKORZEWSKI.
Potsdam, 11 avril 1769.
Monsieur le comte de Skorzewski,
Disposé comme je suis à vous accorder un asile assuré dans ma ville de Driesen contre les malheurs de la guerre qui ravage actuellement votre patrie, les remercîments que vous me faites dans votre lettre du 6 de ce mois me sont entièrement agréables, et vous pouvez compter que vous y jouirez, avec toute votre famille, d'une tranquillité aussi parfaite que durable.
En attendant, j'ai eu la satisfaction d'obtenir pour vous un congé de six mois, et la commission de guerre, à Varsovie, ayant eu l'attention de me le faire tenir en original, je n'ai pas tardé de l'adresser, il n'y a que deux jours, à madame votre épouse. Mais ladite commission m'ayant fait connaître en même temps que vous aviez eu d'autant moins de sujet de vous plaindre des avances qu'elle vous avait imposées pour la subsistance de votre régiment, que tous les chefs des autres régiments, jusqu'aux deux grands généraux même, avaient été obligés de les fournir, je n'ai pu m'empêcher de faire également mention de cette observation dans ma lettre, quoique d'ailleurs, et après que votre régiment s'est rendu aux confédérés, cette besogne ne vous sera plus à charge. Sur ce, etc.
10. A LA COMTESSE DE SKORZEWSKA.
Potsdam, 18 avril 1769.
Madame la comtesse de Skorzewska,
Le tableau que vous venez de me faire, dans votre lettre du 13 de ce mois, de tous les maux que les confédérés vous font éprouver est bien attendrissant. Il a excité toute ma compassion, et je