<65>après avoir eu, comme V. M., des éruptions à la peau, qui ont fini par des abcès. Oh! combien je désirerais que V. M. éprouvât le même soulagement, et combien je serais flatté de le lui avoir annoncé!

Recevez, Sire, les assurances de toute la part que je prends à la naissance du nouveau princea dont votre auguste maison vient d'être augmentée. Recevez surtout, je vous en supplie, avec votre bonté ordinaire les vœux ardents que je fais pour votre conservation et votre bonheur pendant l'année où nous allons entrer, et qui sera sans doute heureuse pour moi, puisqu'elle me procurera le précieux avantage de mettre encore aux pieds de V. M. les sentiments de vénération tendre et profonde avec lesquels je serai toute ma vie, etc.b

180. A D'ALEMBERT.

Le 25 janvier 1777.

Je suis bien aise d'apprendre par vous-même que vous commencez à pouvoir vous occuper de la géométrie; la forte application que les calculs demandent accoutume insensiblement l'esprit à s'occuper d'autres sujets que de ceux qui causent la douleur, et le temps achèvera le reste. Je me flatte que le voyage que vous ferez dans nos contrées obotrites sera avantageux à votre santé; c'est une diversion de plus, qui pourra affaiblir les profondes impressions que le chagrin avait laissées dans votre âme. Pour moi, ce me sera un plaisir sensible de vous voir. Nous philosopherons, nous métaphysiquerons ensemble; mais en même temps vous devez vous attendre que nous bannirons de la conversation toutes les idées lugubres qui faneraient les roses et les fleurs de nos amusements.


a Frédéric-Paul-Henri, fils du prince Ferdinand, né le 29 novembre 1776, mort le 2 décembre de la même année.

b Voyez t. XXIII, p. 443.