<95>par mon zèle, quelques extraits des lettres de V. M., ce ne sont que des extraits qui ne peuvent blesser personne, et dont l'effet unique a été de faire chérir et respecter V. M. par ceux qui ne connaissaient en elle que le roi, et qui ne connaissaient pas l'homme et le sage.
Platon n'avait garde de publier les lettres du tyran Denys; elles ne ressemblaient pas à celles du philosophe Frédéric. Aristote nous a transmis une lettre de Philippe, père d'Alexandre; et cette lettre honore plus la mémoire de Philippe que toutes ses victoires sur les Athéniens.a
Telle est, Sire, je vous le répète, l'exacte et pure vérité. Puisse-t-elle convaincre et toucher V. M., et me rendre ses bontés, que je ne mérite pas d'avoir perdues! Dans la triste situation où je suis, dans la douleur des pertes que j'ai faites, et qui n'est point affaiblie, il ne me manquerait plus que ce malheur. Je n'aurais pas, Sire, le courage d'y survivre, et vous n'aurez pas celui d'aggraver si profondément mes maux.
Je suis avec la plus grande désolation, et la vénération la plus tendre, etc.
195. A D'ALEMBERT.
Le 20 décembre 1777.
Je me contente d'accuser la réception de votre lettre; et comme la mienne pourrait courir dans tout Paris, je me borne à vous répondre, au sujet du sieur Delisle dont vous me parlez, qu'il n'y a point de place ici qui puisse lui convenir; et je crois que le meilleur parti qui lui reste à prendre est d'aller en Hollande, où le métier de folliculaire nourrit bien des gens de son espèce.b Sur ce, etc.
a Il existe des doutes sur l'authenticité de cette lettre, par laquelle Philippe annonce à Aristote la naissance d'Alexandre. Elle se trouve dans les Nuits attiques d'Aulu-Gelle, liv. IX. chap. 3.
b Voyez t. XXIII, p. 471.