<99>les autres. Mon malheureux estomac m'oblige de les passer seul, et ce n'est que vers la fin du jour que je vois quelques amis qui adoucissent ma peine sans la faire cesser. Daignez, Sire, m'accorder la plus efficace de toutes les consolations, en me rendant vos bontés, que j'ose dire n'avoir point mérité de perdre, et dont je sens le prix plus que jamais.
Je suis avec le plus profond respect, etc.
198. DU MÊME.
Paris, 31 mars 1778.
Sire,
Votre Majesté m'a tellement accoutumé depuis longtemps aux marques de sa bienveillance, que j'ose prendre la liberté de les lui demander en ce moment pour un sujet qui en est vraiment digne, et à qui elle les accordera pour lui-même dès qu'elle l'aura connu. M. le vicomte d'Houdetot, ancien colonel, et lieutenant de gendarmerie, qui aura l'honneur de présenter cette lettre à V. M., est un jeune militaire d'une naissance distinguée, plein d'honneur, de courage et d'amour pour son métier, qui voyage pour s'en instruire, et qui certainement, Sire, ne peut mieux remplir un si louable objet qu'à l'excellente école dont vous êtes l'instituteur, le chef et le modèle. A ces titres pour mériter vos bontés, M. le vicomte d'Houdetot en joint un autre, bien fait pour toucher le cœur sensible de V. M. : c'est d'appartenir à une mère vraiment respectable, pleine d'esprit, d'âme et de vertu, et digne, j'ose le dire, d'éprouver elle-même vos bontés en la personne de son fils, par les sentiments d'admiration et de respect dont elle est pénétrée pour V. M., sentiments dont elle aime à s'entretenir, dont j'ai été souvent le témoin, et qu'elle n'a cessé d'inspirer à ce même fils. J'ose donc, Sire, supplier V. M. avec la plus vive instance de vouloir bien permettre à M. le vicomte d'Houdetot d'approcher d'elle, de la voir et de l'entendre quelques