15. AU MÊME.
(Juillet 1749.)
Monsieur,
J'ai trouvé à propos de mettre de la règle dans votre régiment,a à cause qu'il se perdait. Je ne vous suis pas comptable de mes actions. Si j'ai fait des changements, c'est qu'ils étaient à propos. Vous auriez besoin d'en faire beaucoup dans votre conduite; mais je compte de m'expliquer une autre fois sur cette matière. Voilà tout ce que j'ai à vous dire pour le présent. Je suis, monsieur mon frère, votre bon frère,
Federic.
16. AU MÊME.
(1749.)MON CHER FRÈRE,
Depuis les dernières marques de vivacité que vous m'avez données, j'agirais bien imprudemment, si je vous perdais de vue. Je vous avoue tout naturellement que je me suis proposé de ne vous point abandonner à vous-même avant que je ne vous voie un caractère fixe et assuré; c'est pourquoi, quand même je vous aurais donné le régiment de Kleista (que le général Meyerinck avait reçu il y a deux mois passés), je l'aurais fait incessamment changer de garnison, et le dessein pour lequel vous le demandiez ne vous aurait pas réussi. Mais d'ailleurs est-ce à vous d'avoir si
a Le Roi en avait chargé le colonel Gaspard-Frédéric de Rohr, commandeur du régiment du prince Henri depuis le 14 mai 1747; il était général-major lorsqu'il fut blessé mortellement à la bataille de Leuthen. Dans sa lettre inédite à Frédéric, Berlin, 17 juillet 1749, le prince Guillaume dit que le prince Henri ne pouvait se consoler de ce que le Roi avait confié au colonel Rohr le soin de rétablir l'ordre dans son régiment.
a Le 26e, en garnison à Berlin. Le feld-maréchal Henning-Alexandre de Kleist mourut dans cette ville, le 22 août 1749.