36. DU MÊME.
Camp de Tschopa, 4 juillet 1758.
Mon très-cher frère,
J'ai reçu par ma sœur Amélie la copie d'une Dispositiona que feu mon frère a faite peu avant que de mourir. Elle m'envoie en même temps une lettre cachetée de mon frère, dans laquelle j'ai trouvé cette même Disposition, écrite de sa propre main, adressée à moi, et, au cas que je ne lui survécusse point, à mon frère Ferdinand. Je n'ignore pas que sans votre protection je n'ai aucun droit pour remplir les intentions de mon frère; je réclame donc votre assistance, afin de pouvoir satisfaire au dernier engagement que mon frère exige de moi. La bonté de son cœur, la tendresse pour ses enfants, et l'amitié envers sa famille, sont les principes par lesquels il a disposé de son bien; je regarde, pour moi, le devoir de lui satisfaire comme sacré; les sentiments que mon cœur a eus pour lui pendant sa vie, et que je lui conserverai éternellement après sa mort, sont les seuls que je consulte dans cette triste nécessité qui me force à me mêler de ses affaires domestiques. Je n'ai aucun doute que vous n'entriez dans des vues aussi équitables, et que vous voudrez bien me faire savoir vos intentions là-dessus.
Je suis avec le plus profond respect et l'attachement le plus inviolable, mon très-cher frère, etc.
a On conserve aux Archives de l'État la Disposition suivant laquelle je désire qu'on se règle après ma mort, faite à Berlin, le 20 avril 1758, et signée Guillaume. Le Prince de Prusse dit, à la fin de cette pièce : « J'établis mon frère Henri exécuteur du testament. »