<181>mettre incessamment au fait de tout; mais si, incontinent après ma mort, l'on montre de l'impatience et un désir trop violent pour la paix, ce sera le moyen de l'avoir mauvaise, et d'être obligé de recevoir la loi de ceux que nous aurons vaincus.

Je dois ajouter à tout ceci mon itinéraire, pour que vous sachiez où je serai, et en quel lieu vous pourrez me trouver. Le 13, je serai à Liegnitz; le 14, entre Lüben et Rauden; le 15, repos; le 16, vers Grünberg; le 17, à ce village que je vous ai écrit,a où je veux passer l'Oder; le 18, les ponts se feront; le 19, le passage; le 20, jonction avec Dohna; et du 20 au 25, j'espère d'engager une affaire entre Méseritz et Posen.

Voilà tout ce que je suis en état de vous dire jusqu'à présent. Vous serez incessamment informé du succès de cette opération.

Je suis, etc.b

42. AU MÊME.

(Plothow) ce 17 (août 1758).



Mon cher frère,

J'ai reçu une lettre de ma sœur, avec des nouvelles de sa santé qui ne mettent guère l'esprit en repos.a Vous pouvez juger de l'impression que tant d'appréhensions doivent jeter dans mon esprit. Enfin, mon cher frère, nous n'avons que des pertes à regretter et des pertes à craindre. Cela et les affaires qui me passent actuellement par les mains ne me mettent pas à mon aise, ni en état de faire la belle conversation. Mon frère Ferdinand a été assez mal, mais il est hors de tout danger. Quant aux affaires, je


a Tschicherzig; Frédéric, obligé de changer de route, passa l'Oder à Güstebiese, le 23. Voyez t. IV, p. 229 et 230.

b Nous donnons dans l'Appendice de cette correspondance l'Ordre de Frédéric à ses généraux, daté du camp de Cüstrin, le 22 août 1758; il en est parlé dans l'Avertissement de ce volume, et t. XXV, p. 353. Nous avons cité ci-dessus, p. 100, plusieurs autres dispositions testamentaires de Frédéric.

a Frédéric parle de la lettre que sa sœur de Baireuth lui avait écrite le 10 août.