<182>vous renvoie à mon grimoire, vous priant d'être bien persuadé de la tendre amitié et de la considération avec laquelle je suis, etc.

J'ai oublié de vous dire que je n'ai pas pensé à faire revenir M. de Mailly; je lui écris même qu'il n'a qu'à rester chez lui. Pour ce qui regarde Mittrowsky,b il dépendra de vous de le relâcher sur sa parole.

43. AU MÊME.

Près de Tamsel, 25 (août 1758).



Mon cher frère,

J'ai tourné les Russes toute cette matinée; je les ai attaqués à neuf heures; nous sommes restés dans un feu épouvantable jusqu'à sept heures du soir. La bataille du poste de Quartschen fut gagnée à deux heures, après quoi nous avons été sur le point d'être battus totalement; et par trois succès différents, où je n'ai pas toujours trouvé tout le secours possible dans l'infanterie, je les ai battus. Je suis très-content de la cavalerie. Je ne sais ni la perte de l'ennemi, ni la mienne. Nous avons trois lieutenants-généraux. On me dit dans ce moment que Fermor s'est rendu; je ne l'assure pas. Pour les canons et le reste du détail, je me réserve à vous le faire quand je le saurai. Adieu, cher frère; je suis accablé; je vous embrasse de tout mon cœur.


b Le prince Henri avait écrit à Frédéric, le 2 août, que le major de Röell, du régiment des hussards de Székely, avait fait le général Mittrowsky prisonnier (le 29 juillet) près de Dippoldiswalda; et le 14 : « Le prince de Deux-Ponts m'a écrit une lettre très-obligeante pour me demander que le général Mittrowsky pût obtenir la liberté de prendre les bains de Teplitz, ou du moins de pouvoir aller en Moravie, sur ses terres, pour se soigner de la blessure qu'il a reçue lorsqu'il fut fait prisonnier. »