<188>ennemis est parvenue à son comble. Quand verrons-nous la fin de tant de perfidies, d'horreurs, de trahisons, de meurtres, d'embrasements, de dévastations et de cruautés? Mais je m'arrête là; il n'est pas temps de déplorer nos malheurs, il ne faut songer qu'à y apporter un prompt remède. Nous y ferons ce que nous pourrons, et, quoi qu'il arrive, ne doutez jamais des sentiments de tendresse et de haute estime avec lesquels je suis, mon cher frère, etc.
51. AU MÊME.
(Schönfeld) ce 20 (septembre 1758).
Mon très-cher frère,
Il suffit de ne nous être pas trompés dans notre projet pour déranger les subsistances de l'ennemi. Il faudra continuer sur ce plan, et à la longue cela mènera à quelque chose. La diversion des Turcsb est une espérance éloignée qui ne guérirait pas notre mal présent. Les lettres de Baireutha me mettent au désespoir. Je suis bien malheureux depuis deux ans; il ne faut plus qu'une catastrophe là-bas pour m'achever de peindre. Il m'est impossible de vous en dire davantage; mon cœur est serré et trop attendri pour vous dire autre chose, sinon, mon cher frère, que je vous embrasse cordialement.
b Voyez t. IV, p. 207, 208, 258 et 259; t. V, p. 42 et 121; t. XIX, p. 177, 184, 185 et 263.
a Les mots imprimés en italique sont soulignés dans l'autographe.