<198>sensible plaisir, et ce qui était fort à désirer pour l'avantage de l'État, surtout pour celui des pauvres orphelins qui me sont confiés. Continuez, mon cher frère, comme vous avez commencé; vous ne pourrez pas accroître, à la vérité, l'estime et l'amitié que j'ai pour vous; cependant, si je n'étais qu'un simple citoyen, je voudrais vous témoigner ma reconnaissance des bons et éclatants services que vous rendez à la patrie. Je suis avec tous les sentiments du plus sincère attachement, mon cher frère, etc.
67. AU MÊME.
Müllrose, 6 août 1759.
Mon cher frère,
Je vois par votre lettre que tout reste tranquille de votre côté.a Il me semble que si de Ville se retire de Trautenau, vous n'aurez besoin que de laisser à Landeshut un corps proportionné à celui de Jahnus, qui sans doute y restera, et d'attirer à vous Fouqué avec quatorze bataillons et le régiment de Baireuth. Si de Ville veut marcher en Saxe, il faudra penser vers ce temps à s'opposer à lui, à Hadik et à l'armée de l'Empire; mais si Fouqué lui a pris beaucoup de tentes, cela donnera du temps, et nous aurons fini ici avant que ceux-là soient préparés. Wedell me joint aujourd'hui; je marche demain à Lebus et Wulkow. Les Russes sont tous de l'autre côté de l'Oder; cela allonge mon expédition, et retardera le moment décisif de quelques jours. Vous pouvez juger que je fais du mauvais sang pendant ce temps-là; mais il n'est pas question de moi dans tout ceci; il s'agit de l'État, et je le sauverai, ou j'y périrai. J'ai tout plein d'arrangements à faire; vous concevez quel train il faut pour rassembler, former les corps, les canons, le bagage, et mettre tout cela dans l'ordre convenable; j'aurai à travailler jusqu'à ce soir. Adieu, mon cher frère; daignez me continuer votre amitié, et soyez persuadé de
a Voyez t. V, p. 16 et 17.