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70. AU MÊME.

Sophienthal, 24 octobre 1759.

.... Depuis que vous avez passé l'Elbe, mon cher frère, vous n'êtes plus le même; Fincka vous a rempli l'esprit d'idées noires. Je vous prie, pour l'amour de Dieu, de penser d'une façon différente et avec plus de nerf; car, si vous voulez que je vous parle franchement, je n'approuve point ce trou de Torgau, qui ne vous convient pas; tout cela ne souffle ni froid ni chaud. Je vous avertis encore d'une chose ....

71. AU MÊME.

Glogau, 2 novembre 1759.

.... Je déclare Gersdorff général-major, et je vous félicite des exploits qui vous couvrent de gloire.b Tout, mon cher frère, ne réussit jamais selon nos vœux, et, surtout dans la guerre, on remarque que la fortune s'attribue un empire que la prévoyance et la valeur ne sauraient lui arracher. Je commence à me remettre; je volerai à vous sur les ailes de l'amour de la patrie et du devoir; mais vous ne verrez arriver qu'un squelette rempli de bonne volonté. Mon âme fera aller mon corps cacochyme et faible; toutefois je ferai tout ce que le peu de forces que j'ai me permettront d'entreprendre. Vous recevrez encore une lettre avant mon arrivée. L'avant-garde de Hülsen est aujourd'hui à Spremberg; dans quatre jours il sera à une marche de Torgau. Je vous embrasse.


a Voyez t. V, p. 29 et 30.

b Frédéric parle des affaires de Hoyerswerda et de Pretzsch, le 24 septembre et le 29 octobre 1759. Voyez t. V, p. 29, 30 et 31, et, quant au général de Gersdorff, même volume, p. 32.