80. DU PRINCE HENRI.
Sagan, 27 mai 1760.
.... Aux deux vers que vous avez daigné m'adresser je prends la liberté de répliquer par deux que j'ai tirés d'une Épître sur la Gloire et l'Intérêtb qui vous sera connue :
Les frivoles faveurs que fait la renommée
Sont quelques grains d'encens qui s'en vont en fumée.
Je suis avec le plus respectueux attachement, etc.
81. AU PRINCE HENRI.
Gross-Döbritz, 26 juin 1760.
Mon cher frère,
Hier j'avais le cœura déchiré par unea de passions, pour me trouver en état de vous écrire une lettre sensée; aujourd'hui que je viens un peu à moi-même, je vous communique mes réflexions. Après le malheur qui vient d'arriver à Fouqué,b sûrement Loudon ne peut avoir d'autre dessein que sur Breslau .... On voit dans tous ces événements un enchaînement de fatalités qui se suivent, et l'opiniâtreté de la fortune à me persécuter. Il me prend des impatiences de me pendre, comme aux amants de revoir leurs maîtresses absentes; mais il faut pousser le cinquième acte jusqu'au dénoûment. Vous n'avez rien à appréhender ni de Lacy, ni de Daun; je vous en tiendrai bon compte, et je vous communiquerai fidèlement de quoi il sera question.
b Voyez t. X, p. 89.
a Le manuscrit présente ici des lacunes.
b A Landeshut, le 23 juin.