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82. AU MÊME.

Gross-Döbritz, 29 juin 1760.

.... Je reconnais tout l'embarras où vous êtes dans la situation où les choses sont là-bas;c mais imaginez-vous toute l'étendue de l'embarras où je suis ici. Si je m'éloigne d'ici, j'expose le corps de Hülsen; si je reste, je ne saurais donner aucun secours à la Silésie, où tout ira sens dessus dessous. Ainsi je suis forcé de prendre un parti; autant que je m'en rompe la tête, il est difficile d'en prendre un qui soit bon. Voilà pourquoi je serai obligé d'agir au hasard; il ne me reste aucun autre moyen. On me donne des espérances au sujet d'un secours; mais je n'en vois aucun effet, et dans la situation pressante où je suis, il me faut de l'effet.

Je joins ci-clos les nouvelles ....

83. AU MÊME.

Quartier général de Grünau, 15 juillet 1760.



Mon très-cher frère,

Je viens de recevoir vos lettres du 5 et du 9 de ce mois. Vous demandez mon avis, si dans les circonstances présentes vous devez engager une bataille avec les Russes, ou non; sur quoi je ne saurais vous répondre autrement, sinon que, si les Russes viennent en deux corps, vous devez tâcher, sans balancer, d'en attaquer un, savoir, selon que les occasions convenables se présenteront, et, s'il est possible, quand il sera en marche; mais si


c Le 17 juin 1760, le prince avait concentré toute son armée près de Francfort-sur-l'Oder, pour surveiller et arrêter les Russes. Voyez la Vie privée, politique et militaire du prince Henri, p. 90 et suivantes.