<212>Vorstadt; mais j'ai retiré mon artillerie de siége et presque tous mes canons des différents postes susdits que nous avions occupés. L'ennemi sortit de la ville avec seize bataillons; si les dispositions que j'avais faites à ce sujet avaient été exécutées, l'ennemi aurait bien perdu quatre mille jusqu'à cinq mille hommes; nonobstant cela il a été vivement repoussé et culbuté dans la ville, et nous lui avons pris le général Nugent, quelques officiers, et jusqu'à deux cents hommes prisonniers, en sorte que cette affaire lui a coûté au delà de mille hommes. Mais comme Daun a fait construire deux ponts de bateaux sur l'Elbe, et qu'il a campé son armée auprès de ce qu'on dit les Scheunen, il n'a pas été praticable que j'eusse pu continuer le siége. D'ailleurs, toute ma munition de l'artillerie de siége a été consommée jusqu'à six cents coups encore.
Lacy campe avec son corps de Gross-Sedlitz jusqu'à Dohna, le défilé devant soi, l'armée de l'Empire derrière Maxen. Vous verrez par là qu'il m'est impossible d'entreprendre quelque chose contre l'ennemi. De l'Altstadt Dresde, jusqu'à la troisième partie en a été réduite en cendres contre mon intention et ordres, qui étaient de ménager la ville, mais de faire jouer l'artillerie contre les ouvrages de fortification. Je ne doute pas que mon ministre comte de Finckenstein, que j'ai fait informer des circonstances qui ont occasionné cet incendie, ne vous en aura fait communication.
Quant à vos arrangements, dont votre lettre m'instruit, je ne saurais que les applaudir parfaitement et approuver absolument vos idées. Selon mes lettres du 9 de ce mois, le terme de l'ouverture de la campagne des Russes ne doit être qu'au 27, ce que vous saurez mieux et avec plus d'exactitude que moi ici.
Contre les Russes il ne vous faudra que des camps forts et bons; au cas que vous ne trouviez pas de votre convenance de les attaquer vous-même, ils ne vous attaqueront pas, ce dont vous sauriez être presque tout à fait assuré; mais si vous croyez en quelque façon de réussir contre Loudon ou contre Beck, je ne saurais que de le bien approuver. Dans le cas que vous ayez du succès en Silésie, vous aurez alors, le cas l'exigeant, la liberté (et je vous autorise par la présente à cela) de vous faire joindre