<221>Gottleube, Stolpen, et peut-être Marienberg. Il faut que cela se développe bientôt. J'ai déjà ordonné à mon ministre de Finck de vous envoyer quelques exemplaires de la relation imprimée de la bataille de Torgau; en voici une que je vous envoie préalablement par écrit. Soyez au reste persuadé de la véritable estime et des sentiments d'amitié avec lesquels je suis, etc.
92. AU MÊME.
Unckersdorf, 15 novembre 1760.
Mon très-cher frère,
Je vous remercie de la part que vous prenez à la victoire que nous avons remportée le 3. Ses avantages consistent plutôt dans les malheurs dont ils nous préservent que dans les grands succès qui pourraient s'ensuivre. J'étais instruit que le maréchal Daun avait des ordres de sa cour de se soutenir à Torgau et dans la Saxe, et de tout risquer pour s'y maintenir; je savais même qu'il avait des ordres de m'attaquer, s'il le pouvait. Il ne me restait que deux partis : l'un de passer la Mulde, et d'occuper cette partie qui est entre la Mulde et la Pleisse. En ce cas, je laissais la Marche ouverte; l'ennemi aurait poussé ses postes jusqu'à la Mulde, et se serait mis derrière l'Elbe. Ils avaient compris dans ces projets de porter les Russes à laisser au moins quelques troupes dans l'Électorat et dans la Poméranie, de sorte que j'aurais été coupé de la Marche, de la Poméranie et de la Silésie. Ce sont ces raisons qui m'ont obligé de tenter le hasard, assuré que si je battais les Autrichiens, les Russes se retireraient d'un côté, les cercles de l'autre, et que je pourrais du moins parvenir à procurer aux troupes une position supportable pour les quartiers d'hiver. C'est ce qui est arrivé. Nous avons poussé l'ennemi jusqu'au fond de Plauen. Vous connaissez cette situation, et vous savez que, quand même elle ne serait occupée que par des ra-