<230>redressent ici, je viendrai également en Saxe,a mais plus tard. Il y a eu quelques-unes de vos lettres de perdues.

Beck est aussi auprès de Loudon, et dix régiments des Russes.

99. AU MÊME.

Strehlen, 8 octobre 1761.



Mon cher frère,

Je doute beaucoup que Loudon ait détaché pour la Saxe; j'ai compté ses bataillons le 28, et il n'y en avait pas un à redire. Lui, Draskovics, Brentano, Jahnus et Bethlen en ont soixante-seize; ajoutez-y quatorze russes, cela fait quatre-vingt-dix. Depuis la prise de Schweidnitz, j'ai tous les jours des nouvelles, mais aucunes qui fassent mention de détachements. La raison de mon départ de Schweidnitz était principalement pour ménager le magasin, qui m'aurait manqué tout court, et la difficulté d'amener des convois d'ailleurs à travers un essaim de Cosaques, de hussards et de troupes légères. La ville a été prise d'assaut en moins de deux heures; je n'en étais éloigné que d'une marche. Après ce coup, il faudra une armée pour chaque forteresse. Je ne puis point remettre les affaires dans cette province, à moins du secours de Platen. Un exprès venu de Colberg, et qui en est parti le 2, prétend qu'après la jonction de Platen au prince de Würtemberg il avait entendu, en revenant ici, un feu comme celui de deux armées qui se livrent bataille, et que le feu allait en s'éloignant de Colberg. Vous pouvez penser si cela me tranquillise, et si j'attends en tremblant les nouvelles de ce qui s'est passé. Peut-être que ce n'a été qu'une affaire d'arrière-garde; je le souhaite. Buturlin attend peut-être le succès de cet événement pour se déterminer, soit pour la Vistule, soit pour l'Oder.


a Le quartier général du prince était à Schlettau. Voyez la Vie privée, politique et militaire du prince Henri, p. 100 et suivantes.