<237>Je ne saurais vous dire encore les suites de cet événement, et il faudra que nous patientions une quinzaine de jours, pour voir où cela nous mènera, et quel train les affaires prendront à la suite; mais ce que je m'en flatte fort, c'est que cela ne tournera pas du tout mal pour nous. Je suis, etc.
107. AU MÊME.
Breslau, 31 janvier 1762.
Mon très-cher frère,
J'ai à vous mander la bonne nouvelle que Czernichew part avec ses Russes pour la Pologne. Nous n'avons plus, pour cette fois, rien à craindre de ces gens-là. Voilà, grâce au ciel, notre dos libre. Je ne puis point entrer en de plus grands détails, de sorte que, dès à présent, tous les corps qui avaient l'œil sur Berlin n'ont plus besoin d'y penser, et que, si vous en aviez besoin, vous pourriez les employer ailleurs. Ce grand événement fera que les Autrichiens se tourneront tout à fait du côté des Français, et je crois que vous devez tâcher de vous en informer autant qu'il dépendra de vous; car certainement il ne reste d'autre parti aux Français. Ce grand événement entraînera infailliblement les Suédois. Ainsi voilà toutes ces troupes de Poméranie et de Mecklenbourg qui retournent à ma disposition. Bénissons le ciel de cet événement, qui promet des suites encore meilleures.
Je suis avec l'estime et l'amitié la plus parfaite, etc.
J'espère que ces nouvelles vous rendront de bonne humeur.