113. LE PRINCE HENRI A M. EICHEL.
Hoff, 26 mars 1762.
Monsieur,
Vous êtes instruit sur les lettres du 14 et du 16 que le Roi m'a écrites; vous savez de plus que le major Anhalt, que le Roi envoie, doit arriver incessamment. Si les ordres dont il est chargé répondent aux lettres que j'ai reçues du Roi, je me trouverai dans un fâcheux compromis, duquel je suis résolu de me tirer par une retraite volontaire. Ma santé abîmée, les chagrins que j'ai essuyés, les fatigues et les peines de la guerre, me font peu regretter l'emploi que le Roi m'a confié. J'attends de vos soins que, si le cas arrive que j'écrive au Roi pour quitter une charge qui ne m'honore plus, et que je serais très-résolu, dans ce cas, de ne pas garder (si je fais tant une fois que de m'en démettre), vous tâcherez pourtant alors de faire qu'on observe la décence que l'on garde partout ailleurs pour ceux qui ont servi l'État. Je n'ai pas une haute opinion de mes services; mais je ne me trompe pas peut-être quand je réfléchis qu'il serait plus honteux pour le Roi que pour moi, s'il me faisait endurer toutes sortes de chagrins lorsque je serai en retraite. Je suis avec la plus grande estime, monsieur, votre très-affectionné ami.
114. LE PRINCE HENRI A FRÉDÉRIC.
Hoff, 30 mars 1762.
.... Vos lettres précédentes, sur lesquelles j'ai voulu garder le silence, et ce dernier manque d'affection, me font bien connaître à quelle fortune j'ai sacrifié ces six années de campagne ....