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117. AU MÊME.

Breslau, 15 avril 1762.



Mon très-cher frère,

Vous jugerez vous-même de la surprise où j'ai été en voyant ce que votre lettre du 11 de ce mois comprend, à laquelle vous ne devez pas vous attendre à une autre réponse de ma part, sinon que je ne donnerai jamais mon agrément à ce que vous y dites de votre résolution prise, de laquelle votre honneur, votre réputation et votre devoir envers l'État vous doivent faire revenir de vous-même, d'autant plus que les conjonctures présentes ne permettent point que vous quittiez l'armée confiée à vos soins. Ainsi je continuerai encore à vous écrire pour vous communiquer mes nouvelles, mais non pas pour entrer dans un autre sujet. Je suis avec ces sentiments d'amitié et d'estime que vous me connaissez, etc.

118. DU PRINCE HENRI.

Hoff, 18 avril 1762.



Mon très-cher frère,

Agréez les représentations que je vous fais encore sur le même sujet pour lequel vous n'avez pas daigné me répondre. Ma sensibilité est trop grande pour me voir priver sans émotion de la faveur de votre amitié dans un temps où j'en ai tant besoin. Croyez-vous qu'on renonce au commandement d'une armée sans de bonnes raisons? Et qu'aurai-je de mieux pendant toute ma vie? Quelle carrière ai-je devant moi, quel agrément, quel bonheur à espérer? Rien. La médiocrité sera mon partage; il dépendra de vous d'adoucir mon sort par vos bontés, et de vous souvenir que j'ai tout fait pour les mériter. C'est du moins