<244>l'unique chose qui me restera, de laquelle je pourrai tirer ma gloire aux yeux du monde entier. Je suis, etc.

119. AU PRINCE HENRI.

Breslau, 21 avril 1762.



Mon très-cher frère,

La lettre que vous venez de me faire, du 18, me fait bien de la peine. Personne ne connaît mieux que vous la situation où je me trouve actuellement encore. Dans d'autres moments, je ne serais point contraire à vos désirs, conformément à mon inclination et à la tendresse que j'ai pour vous; mais dans les circonstances présentes, pleines d'embarras pour moi, vous les augmentez encore. Représentez-vous, je vous prie, si je me prêtais à votre demande pour confier au général Seydlitz le commandement de votre armée, quelle serait l'harmonie parmi les généraux, dont il y en a qui sont ses anciens, sans m'étendre sur d'autres inconvénients qui en arriveraient. D'ailleurs, je ne vois pas tout à fait comment les fatigues, pendant la campagne passée de votre armée, auront pu tant affaiblir votre santé jusqu'à vouloir prendre le dessein de l'abandonner, vu que les choses se sont passées assez tranquillement là, par les efforts que l'ennemi a faits ici. Je souhaiterais plutôt que votre armée trouvât des occasions favorables pour agir vivement pendant la campagne qui vient, ce qui dépendra cependant de la tournure que les choses prendront .... Toutes les apparences sont que vous trouverez les conjonctures favorables à faire des expéditions éclatantes et plus distinguées, que vous n'avez pas pu trouver l'occasion de faire pendant toute cette guerre-ci ....