<249>les officiers fassent mieux leur devoir, et que l'on ait plus l'œil à la conservation des corps, sans quoi, quelque argent que j'eusse, l'armée serait un tonneau des Danaïdes dont tout s'écoulerait, quelque peine qu'on se donnât pour le remplir ....
Le pauvre margrave est mort; je le regrette du fond de mon cœur; c'était un bien honnête homme, bon patriote, et mon bon et ancien ami.a
125. AU MÊME.
Seitendorf, 13 juillet 1762.
Mon très-cher frère,
Ce qui a arrêté la conclusion de l'alliance avec la Porte a été la nouvelle subite de ma paix avec les Russes. J'ai enfin disposé l'empereur de Russie de faire déclarer à la Porte qu'il ne se mêlerait pas de la guerre qu'elle pourrait faire aux Autrichiens, et je moyenne un accommodement entre la Russie et le kan des Tartares, touchant un certain fort nommé Sainte-Élisabeth. Cette négociation, où il a toujours fallu aux courriers six semaines ou deux mois pour aller et revenir, a arrêté la conclusion de l'alliance. Hier je reçois un courrier de Constantinople avec la déclaration du grand vizir que, dès que l'empereur de Russie se sera expliqué (ce qui doit déjà être fait), ils signeront le traité, et déclareront tout de suite la guerre à l'Impératrice-Reine. Je crois donc qu'au mois de septembre leurs opérations commenceront, et il vaut mieux tard que jamais.a Je dois vous dire encore que je vous ferai avoir cinq cents Cosaques du corps de M. Romanzoff. Vous pourrez les employer en Lusace, ou, si vous voulez, contre les cercles. L'Empereur m'a demandé le général Belling nommément, que je dois lui envoyer, s'il entreprend la guerre. Vous comprenez que je n'ai pu le refuser. Je
a De la main du Roi.
a Voyez t. XXIV, p. 15 et 16.