<251>prendre une heureuse tournure. Il faut à présent attendre les premières nouvelles que nous aurons, et qui pourront nous donner quelques éclaircissements sur l'avenir.c

128. AU MÊME.

Quartier de Dittmannsdorf,
30 juillet 1762.



Mon cher frère,

Les lettres qui ont suivi celle que je vous ai faite le 18 de ce mois, au sujet de la révolution arrivée à Pétersbourg, vous doivent déjà avoir tranquillisé sur les premières appréhensions que naturellement un événement de cette sorte devait tout d'abord produire sur chacun, avant qu'on eût des notions ultérieures des circonstances qui l'accompagnaient. Grâce à Dieu, tout ce dont cet événement paraissait nous menacer est passé, et en conséquence d'une nouvelle dépêche que je viens de recevoir aujourd'hui matin du sieur de Goltz, l'Impératrice m'a fait réitérer les plus fortes assurances que le changement survenu dans cet empire-là ne porterait coup en aucune façon à la paix nouvellement conclue, mais qu'au contraire ce traité serait regardé comme sacré dans tous ses points; que d'ailleurs les ordres étaient effectivement donnés pour le rappel des troupes russes de Prusse et de Poméranie dans l'empire, et qu'ainsi l'évacuation de tous mes États se ferait dans peu. Je ne saurais entrer dans le détail des circonstances qui ont motivé les généraux russes à user de la façon dont ils ont agi en Prusse et en Poméranie après les premières nouvelles de la révolution qui nous donnèrent l'alarme; elles sont trop amples pour les détailler ici, et en partie fondées sur des conjectures que je ne saurais vous donner comme tout à fait certaines. Mais ce que je vous marque de l'état de mes affaires à Pétersbourg est sûr, et vous pouvez compter que la paix


c De la main du Roi.