<259>seront guère. Le général Wied passera demain, je crois, l'Elbe; cela viendrait fort à propos pour moi.
Je suis avec tout l'attachement, mon très-cher frère, etc.
135. AU PRINCE HENRI.
Löwenberg, 2 novembre 1762.
Mon cher frère,
L'arrivée de Kalckreuth avec votre lettre, mon cher frère, m'a rajeuni de vingt ans; hier j'en avais soixante, aujourd'hui dix-huit. Je bénis le ciel de ce qu'il vous a conservé en bonne santé, et que les choses se soient si heureusement passées. Vous avez pris le bon parti de prévenir ceux qui voulaient vous attaquer, et par vos bonnes et solides dispositions vous avez vaincu toutes les difficultés d'un poste fort et d'une vigoureuse résistance. C'est un service si important que vous rendez à l'État, que je ne saurais assez vous marquer ma reconnaissance, et me réserve de le faire en personne.
Kalckreuth vous rendra compte de tous les mouvements que je fais faire de mon côté pour faciliter, autant qu'il dépend de moi, vos opérations; et comme je les lui répéterai encore, il vous les dira de bouche. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est tout ce qui dépend de moi pour contribuer à faire tourner la tête à Hadik, à qui elle tourne facilement. J'ai ordonné des réjouissances, qui se feront depuis Lauban jusqu'à Frankenstein et Neisse, pour célébrer votre victoire, et rendre avec plus de raison la pareille aux Autrichiens, qui nous ont donné cette désagréable sérénade le 26 du mois passé.a Si le bonheur favorise nos vues sur Dresde, nous aurons indubitablement la paix ou cet hiver, ou ce prin-
a Frédéric parle de l'affaire de Pretzschendorf, qui n'eut pas lieu le 26 septembre, comme il le dit ici, ni le 27, comme il le dit t. V, p. 233, mais le 29. Voyez Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1762, no 121, p. 487 et suivantes.