138. AU PRINCE HENRI.
Meissen, 20 novembre 1762.
Mon cher frère,
Je suis bien aise de ce que vous soyez content de notre neveu; il faut le dégourdir encore davantage; plus on lui fait voir, plus on l'amuse, et mieux c'est. Si vous pouvez le faire danser, c'est, je crois, le plus grand plaisir que vous pourrez lui faire; mais je crois que Freyberg ne fournira guère de sujets à la danse.
Les Autrichiens ont demandé à faire une convention pour l'hiver. On est convenu de nommer un lieutenant-général de chaque part; j'ai chargé Krockow de cette commission, eux Ried. Voulez-vous bien faire expédier un passe-port pour le général Ried, et l'envoyer à Krockow, pour que, après-demain, jour de l'entrevue, on puisse le faire délivrer à Ried? Cette convention une fois conclue, rien n'empêchera que les troupes n'entrent d'abord dans leurs quartiers. La souplesse que les Autrichiens témoignent en cette occasion est une suite de la bonne leçon que vous leur avez donnée à Freyberg, et l'on sera obligé de recourir à vous pour donner des leçons de politesse à la fierté dédaigneuse de nos ennemis. Je vous communiquerai tous les points dont les commissaires sont convenus; au moins jouirons-nous d'un repos solide durant l'hiver. Adieu, mon cher frère; je souhaite que votre santé aille toujours en augmentant, et que vous n'oubliiez pas celui qui est avec une sincère tendresse, mon cher frère, etc.
139. DU PRINCE HENRI.
Freyberg, 23 novembre 1762.
Mon très-cher frère,
Quoique ma reconnaissance ne trouve point de mots pour s'exprimer, je dois pourtant vous assurer que je suis sensiblement