<267>nous étions avant la guerre. Par complaisance et pour adoucir les esprits, j'ai promis ma voix à l'archiduc Joseph pour le faire empereur. Voilà la substance de la négociation. Il y a bien des articles pour le commerce et autres choses, mais qui ne sont d'aucune importance. Le dessous des cartes a été plus compliqué; un corps de Turcs de cent dix mille hommes sur les frontières de la Hongrie, la paix séparée des princes de l'Empire, et une convention conclue avec les Français pour les provinces du Rhin, a fort accéléré la négociation. Voilà donc une affaire terminée, après d'horribles agitations et périls. Les ratifications ne pourront être échangées que le 25; ainsi les troupes ne rentreront entièrement dans le pays qu'au commencement d'avril. Je souhaite que vous ayez pu vous occuper d'objets agréables à Rheinsberg. Je crains bien qu'il y aura eu quelque petite chose à redire; mon tour viendra, et je m'y prépare. Cependant j'ai pris mes mesures de façon que je compte tout réparer, et cela, promptement. Je mets déjà la main à l'œuvre, et j'espère que dans une année il y paraîtra. J'ai encore beaucoup à travailler, ce qui m'oblige d'abréger cet entretien; ce ne sera pas cependant sans vous assurer de toute la tendresse avec laquelle je suis, etc.
145. AU MÊME.
(Leipzig) 14 février 1763.
Mon cher frère,
Je n'ai jamais douté de la part que vous prenez à l'heureux événement de la paix, et je vous remercie, mon cher frère, des vœux obligeants que vous faites en ma faveur. Nous attendons ici la nouvelle de la signature incessamment; les Autrichiens sont convenus de convertir l'acte des préliminaires en paix définitive. Les ratifications pourront donc en être échangées vers le 25 de ce mois, après quoi s'en fera la publication générale. Je ne pourrai être de retour à Berlin que dans six semaines au plus tôt, parce