<272>la Princesse royale,b et de là je partirai pour la Silésie. Mon neveu a vu aujourd'hui le champ de bataille qui, passé deux ans, m'a fait passer de mauvais quarts d'heure. J'ai tout plein d'affaires à finir ici, ce qui m'oblige d'abréger ma lettre, en vous assurant de la tendresse avec laquelle je suis, etc.
150. AU MÊME.
Potsdam, 1er mai 1763.
Mon cher frère,
Je souhaite que le vin de Hongrie vous fasse plaisir, et que vous puissiez le vider, mon cher frère, jouissant d'une parfaite santé. A présent que vous aurez le temps de prendre des remèdes, j'espère que vous vous remettrez doucement; cependant je crois que vous ne devrez votre entière guérison qu'à quelque accès de goutte qui chassera les matières scorbutiques et rhumatiques de vos membres, en la fixant en quelque jointure. Je crains bien que vous n'approuverez pas mes souhaits; cependant je crois que c'est la meilleure manière de se défendre que d'obliger l'ennemi d'attaquer les parties externes, en l'éloignant le plus que l'on peut des parties nobles; et la goutte est un héritage de nos pères, qu'il faut que nous prenions comme une partie de leur succession. Je suis à présent au point de finir tout mon ouvrage, et je compte d'aller à Sans-Souci pour y profiter de la belle saison. Faites-moi la justice de me croire avec toute la tendresse et l'estime possible, etc.
b Voyez t. XXIV, p. IV, 51, 186 et 193; et ci-dessus, p. 307, no 146.