<320>cher frère, en vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.
203. AU MÊME.
Le 17 juin 1770.
Mon cher frère,
Oui, mon cher frère, les maux de la guerre ont été le mieux réparés que les circonstances l'ont permis. Nous commençons à revoir naître une armée qui, en cas de besoin, pourra rendre de bons services. Mais ne pensez pas que ces choses influent sur les politiques; ils sont si accoutumés à traiter le militaire en bagatelle, qu'ils ne tiennent aucun compte du bien que l'on peut dire de l'armée de leur voisin. Mon petit voyage en Moravie fera des impressions plus pacifiques sur l'impératrice de Russie que toutes les troupes et toutes les revues du monde. Les Autrichiens forment des magasins sur leurs frontières de la Hongrie; à vous dire la vérité, je ne les crois pas bien considérables, mais je les fais valoir à Pétersbourg le mieux qu'il m'est possible, et je me flatte que la paix se fera l'hiver prochain, ou la guerre pourrait bien devenir générale l'année prochaine ....
204. AU MÊME.
Ce 12 (août 1770).
Mon cher frère,
Dans ce moment je reçois une lettre de l'impératrice de Russie dont, mon cher frère, je vous envoie la copie. Elle vous demande avec tant d'empressement, que c'est un voyage auquel je ne crois pas que vous puissiez vous refuser. Je comprends bien que peut-