<351>projets d'acquisition, qui, s'ils réussissent, mon cher frère, vous seront entièrement dus. On dit que le nouveau roi de Suède passera par ici pour retourner chez lui; mais cela n'est pas sûr. J'ai reçu une lettre de ma sœur, qui paraît anéantie dans sa douleur. Je lui ai écrit tout ce que j'ai pu imaginer pour la tranquilliser; mais ce ne sera qu'à pure perte; il n'y a que le temps qui console. Je vous embrasse, mon cher frère, en vous assurant de la tendresse infinie et de la haute estime avec laquelle je suis, etc.
233. AU MÊME.
Le 16 juin 1771.
Mon cher frère,
Je vous renvoie, comme vous le désirez, la lettre de l'impératrice de Russie, qui, me semble, est aussi aimable, aussi obligeante qu'on peut le désirer. J'ai reçu un courrier de Solms touchant les affaires de Pologne, et j'espère que, au retour du courrier que je renvoie à Pétersbourg, nos intérêts réciproques seront combinés ensemble et assurés par une convention. Si cela est une fois conclu, je me moque des Autrichiens, qui, n'ayant point de secours à tirer de leurs alliés, seront bien obligés de passer par ce que nous voudrons. Enfin, les ouvertures de la paix se sont faites; les Russes ont usé d'assez de modération pour que les Autrichiens n'aient pas lieu de se fâcher, et quoiqu'il faudra encore bien barbouiller du papier, je commence à voir jour à la conclusion de la paix. J'ai appris, mon cher frère, que vous avez cherché un tableau de van der Werff, dans l'intention de le donner à l'Impératrice. Si vous avez encore le même dessein, je pourrai vous en fournir un beau; c'est une descente de croix.a J'attends sur cela votre réponse. On m'écrit de Prusse que les grains y manqueront cette année; cela ne me met pas de la meilleure humeur du inonde. Cette année-ci est bien dure, nous
a Ce tableau fut en effet envoyé à Saint-Pétersbourg.