<360>l'heureux succès de la révolution; je ne l'ai félicitée que sur le grand danger dont ses fils venaient d'échapper, et je lui ai dépeint tous les malheurs que je prévois, si le Roi ne se relâche pas de son autorité. Je ne vois d'autre moyen pour sauver la Suède que de mettre l'affaire en négociation, et que le Roi, en cédant de son côté, consentît d'adopter le plan du comte Horn. J'ai écrit en ce sens en Russie; mais si cela manque, nous voilà engagés malgré nous dans une guerre contre nos propres neveux, dont je vous avoue que la seule idée me répugne. Je vous notifie aussi, mon cher frère, que nos grandes affaires sont terminées, et que ce sera le 13 que nous prendrons possession de la Prusse. J'aurais bien d'autres choses à vous dire encore; mais j'ai une si terrible paperasse de papiers à expédier, que je le remets à une autre fois. Je suis, etc.
241. DU PRINCE HENRI.
Rheinsberg, 14 octobre 1772.
Mon très-cher frère,
Je viens d'apprendre par le président Domhardt que vous m'avez assigné mille écus par mois,a mon très-cher frère, sur la nouvelle acquisition que vous venez de faire. En vous faisant mes très-humbles remercîments, je vous supplie de croire que mon unique satisfaction consiste dans le bonheur de vous voir jouir d'un accroissement avantageux à vos intérêts, qui arrondit vos États, et dans la flatteuse idée d'avoir pu vous être utile.
C'est avec le plus vif intérêt que je partage les inquiétudes que vous avez montrées, mon très-cher frère, sur les dispositions de l'impératrice de Russie à l'égard de la Suède. Il me paraît que les objets réels qui devraient occuper cette princesse, c'est la guerre contre les Turcs. C'est un mal présent; celui qu'elle voit en Suède n'est que très-éloigné. Si la Russie se précipite trop
a Voyez ci-dessus, p. 407.